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Palpitations

Junseok MO

06.07 — 23.09.2017

Palpitations: la construction - déconstruction d’un espace de “fusion”

 

Les « Palpitations », ce sont les battements du cœur, mais c’est aussi la résonance d’une rencontre, de l’harmonie, ou du conflit. Selon Lucy R.Lippard, « il n’existe personne qui n’ait rien à voir avec les autres»[1]. La relation entre « l’individu » et «autrui » est toujours au cœur de la recherche artistique de Junseok MO : comment le monde vous voit, comment vous vous regardez et comment vous regardez les autres.

 

En choisissant de construire des images d’«immeuble» ou de maison, l’artiste Junseok MO essaie de répondre à ces interrogations ; car pour lui, l’immeuble n'est pas qu’un lieu d’habitation, mais aussi un espace d’échanges de pensées ou d’émotions : c’est un endroit où chaque individu se confronte avec autrui (d’une façon positive ou négative). Dans cet espace construit, l'artiste supprime intentionnellement et symboliquement les "murs", car ceux-ci signifient des obstacles à la communication.

 

Pour les remplacer, il utilise simplement de nombreux fils qui lui permettent de construire le cadre de la structure d’une maison : ainsi, toutes les communications et toutes les fusions sont permises sans aucune barrière. Les fils qui construisent cet espace de communication sont d’abord fabriqués avec des matériaux de fer, et puis d’acier inoxydable, de laiton, et enfin de cuivre. Selon l’artiste, ce dernier matériau est le matériau le plus approprié pour « fusionner toutes les choses » : plus fort que l'acier inoxydable, et plus facile à souder et à sculpter que le fer. Chaque fil de cuivre n’est pas tout à fait droit et les fils mis ensemble ne forment pas non plus un immeuble ou une architecture complètement bien construits : ils sont tordus et pliés, et cela donne un bâtiment déformé. Il a l’air effondré, comme s’il exprimait l’envie d’une communication sans obstacle entre les êtres humains, un idéal vain et fragile jusqu’à l'effondrement. 

 

L’artiste ne crée pas seulement un lieu « vrai » (fabriqué avec de nombreux fils de cuivre), mais par sa manière d’utiliser la lumière il crée aussi un monde d’« illusion » : sur le mur, l’immeuble voit sa propre ombre, laquelle fait surgir un vrai dialogue entre le réel et le rêve. Junseok MO a également essayé de changer la façon classique d’exposer les œuvres sculpturales. Il n’utilise pas des socles, mais des containers fabriqués en bois naturel. De cette manière, les spectateurs suivent les lieux inspirés par les souvenirs personnels de l’artiste, de la Corée à la France. Par ces sculptures, il fait se rejoindre un espace de coexistence et un espace de mémoire d’un lieu à l’autre et d’un l’individu à l’autre.

[1] Jean Robertson, Craig McDaniel (2009), « Themes of Contemporary :Visual Art after 1980 »,OUP USA,50                                                                                                                                                                    

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